A la panaderia, toutes les patisseries viennent de sortir du four, il ya de la buée sur les vitres et ça sent bon. La télé est allumée, à fond, avec une série bien argentine, filmée comme si on avait réalisé le film nous même, la caméra bouge et le son est pourri ! Je demande pour 50 centavos de miñon (0.07 centimes de baguette) et pour 2 pesos (0.25 centimes) de pan de salvado.

Retour à la casa, la route n'est pas goudronnée mais le semblant de trottoir est pire, il faut éviter les trucs, les déchets un peu partout, les bouts de viande que les chiens viendront manger, les tas de sable, les briques et les vélos posés à la va vite.
Petit dèj : maté bien chaud, pan y confiture de figue.
Un coup d'eau sur la figure et c'est parti pour l'heure de lessive.
13h00 c'est le début du marché (seule activité, 3 fois par semaine qui se déroule pendant la sieste). il est à l'autre bout du village. il fait déjà super chaud, le soleil est bien haut et les marchands de tout et n'importe quoi commencent à installer leurs étales.
Comme pour le pain, ici on ne demande pas 3 tomates, ni 2 kg de poireaux, mais pour 3 pesos de quinoa ou pour 2.50 pesos de fraises.
3 semaines déjà qu'on est là... ça y est, les gens nous reconnaissent, nous sommes las 2 francesas, il faut dire qu'on est blanches (un peu bronzées maintenant) et habillées toujours pareil avec nos grosses chaussures de marche et un débardeur à grosses bretelles, qui ne se porte pas ici. On commence à nous demander ce que l'on fait là, si on habite ici.. on nous invite à la messe... ça y est, on se fait apprivoiser !
retour à la casa, on passe devant notre petit vendeur de vélo.. maintenant c'est la bise ! un de ses potes passe, explication et présentation de las 2 francesas... ça tombe bien, son pote à deux fils à marier, il nous les amenera un jour !
14h00, on commence à faire à manger. Zapanitos (courgettes rondes), quinoa, oignon et pois chiche. Naranja et fraises en dessert. petit maté et préparation pour la huerta, il est 15h30, le soleil tape fort encore mais il y a un peu de vent. passage au bouiboui d'à coté pour regonfler nos pneus. Chapeau, lunettes et crème solaire, chaussures de marche et sac à dos. C'est parti pour 4 km de vélo.
Sur la route, on longe les champs de tabac, ils sont en train de planter, sur fond de cordière des Andes. Chaque plant 1 à 1 , à la main, la main d'oeuvre bolivienne n'est pas chère alors les tabacaleros en profitent ! D'autres pulvérisent , sur des ha entiers, à la main, des agroquimicos, les pesticides si dangereux qui polluent toutes les eaux d'irrigation de notre huerta.
Nous quittons la ruta 45 pour pédaler sur les 1km de piste qu'il nous reste. Cailloux et poussière pleins poumons. on longe la rivière marron de boue qui irrigue tous les champs de tabac autour. un cheval, accroché à 1 arbre par ci, des chiens qui dorment à l'ombre des bananiers par là... on arrive enfin !
Après 3h30 de désherbage et de transport de pierre pour faire un chemin, nous quittons la huerta avant que le soleil ne passe derrière la montagne. les paysans boliviens rentrent aussi del campo, ils sont tous entassés à l'arrière des picks up et dans les bennes des gros camions.
19h00, il commence à faire sombre, le soleil est passé derrière la cordillère. bonne douche pour se dépoussiérer. 2h de boulot sur le projet et fin de soirée tranquille, au son de la télé des voisins... voilá en gros une journée type, à l'argentine donc sans se stresser et en profitant de chaque moment !!